R comme RESULTATS

Si l'annonce du diagnostic d'un cancer est une épreuve difficile et souvent un choc psychologique pour une grande majorité des personnes, je trouve en ce qui me concerne que l'attente des résultats d'analyses ou d'examens pendant le traitement est beaucoup plus angoissante.

Je ne reviendrais pas sur la manière dont je gère la maladie et sur ma résolution pour tenter d'éradiquer «TOTORE», je l'ai déjà abordé dans plusieurs chapitres, mais à chaque prises de sang, à chaque scanners, je suis partagée entre impatience et inquiétude.

Impatience, car puisque je me suis fixé des buts, connaître les résultats me permet de savoir si je les ai atteints, de me réjouir ou d'être affectée, mais dans les deux cas, être informée rapidement me motive pour continuer à avancer.

Je prendrai l'exemple de mes marqueurs tumoraux* qui au moment du diagnostic se chiffraient aux environs de    18 000, et qui après la première chimiothérapie avaient diminué de 70%.
Heureuse de constater que le traitement fonctionnait plutôt bien sur moi, j'ai donc décidé qu'après chaque chimios ces marqueurs devaient baisser dans cette proportion, faisant même des paris avec ma famille sur leur nombre exact.

A la fin de ma sixième chimio il n'en restait plus que 90, et aujourd'hui ils sont au nombre de 54.
Encore un petit effort et je serais peut-être bientôt LIBEREE, DELIVREE...
A cet instant précis, vous devez me détester, car maintenant c'est fait, vous avez le refrain de «La Reine des Neiges» dans la tête pour tout le restant de votre journée !!!

Depuis l'apparition de TOTORE, je dois avouer que j'ai de la chance, car mes analyses de sang sont tout à fait normales, chose appréciable, car il y a quelques années, lorsque je recevais les résultats spécifiques à «ma lyme», il n'y avait que mon adresse qui était bonne..

Inquiétude, car cette période d'attente implique incertitude et génère chez moi des émotions et des pensées négatives, que j'essaie de chasser rapidement.
Je me dis que cette attitude peut finalement me servir, car en cas de mauvaise nouvelle après un scanner, je serais moins déprimée et abattue.
Penser au pire me permet presque toujours d'apprécier le meilleur.

D'après les conversations que j'ai pu avoir avec mes colocataires des «salons où l'on cause», il est encore plus difficile d'attendre les résultats des analyses et examens lorsque vous êtes en rémission.
La peur d'une récidive planant au dessus de votre tête est paraît-il toujours présente.

Pour l'instant, je ne sais pas comment j'appréhenderai la suite, car même si mon opération s'est très bien déroulée, qu'il ne reste plus de résidu tumoral visible sur mon dernier scanner, j'ai encore 15 mois de traitement en monothérapie et je suis assez lucide sur le fait qu'un cancer de stade 4 ne se soigne pas d'un claquement de doigts.
Et rémission ne signifie pas tout de suite guérison, une rechute peut survenir à tout moment, il n'y a pas de «garantie décennale»** avec le traitement pour le cancer.

* Antigène tumoral 125 (CA125) pour suivre le cancer de l'ovaire.
Le dosage sanguin du CA125 est prescrit pour le suivi des cancers de l'ovaire afin de vérifier la réponse au traitement et dépister une récidive après le traitement.
Il peut également être prescrit si une patiente présente des signes évoquant une autre affection cancéreuse.

** Je crois bien que mon travail dans l'immobilier me manque vraiment...

Quand on ne peut revenir en arrière, on ne doit se préoccuper que de la meilleure façon d'aller de l'avant.
Paulo COELHO

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