B comme BIEN ETRE
Bien dans ma tête, bien dans mon corps.
La sécheresse cutanée, les ongles fragilisés, les cernes sous les yeux, les petits boutons ressemblant à de l'acnée, les allergies au soleil, et j'en oublie certainement, sont parmi les effets indésirables des traitements anti-cancéreux.
Ces modifications corporelles, peuvent avoir des répercusions sur le moral de certaines personnes et sur l'image qu'elles ont d'elles-mêmes.
Difficile en effet de se trouver jolie lorsque vos cils et vos sourcils se sont carapatés dès les 15 premiers jours de chimio et qu'en cas de très forte luminosité vous ressemblez à un lapin souffrant de myxomatose.
Je vous dois cependant une confidence, le maquillage et les produits de beauté ne sont pas mes complices du quotidien, ce qui est un comble puisque j'ai un CAP d'esthétique et un diplôme de maquilleuse artistique (j'ai même exercé cette profession il y a très longtemps).
Je n'ai donc pas de problème avec le choix des produits recommandés pendant les traitements.
Les seuls cosmétiques à squatter ma salle de bains sont un savon de marseille, une crème hydratante corps et visage, du déodorant sans aluminium, du shampoing - sérum à l'huile de ricin et un parfum.
J'ai juste investi dans un vernis à ongle transparent anti-UV acheté en pharmacie.
Si prendre soin de son corps est effectivement une chose importante lorsque l'on est atteint d'un cancer, il est également important de prendre soin de sa tête, de son moral et de son état psychologique.
Les personnes qui me connaissent vous diront que je suis quelqu'un qui fait systématiquement passer les autres avant elle-même, je n'y peux rien, je ne peux pas m'en empêcher, et je le fais sans même m'en rendre compte.
Mais depuis que je suis malade, je me suis aperçue qu'il était assez agréable finalement de penser un peu à soi, de se faire plaisir sans culpabiliser, de mettre en marche la mécanique du bien-être.
J'ai donc un nouveau leitmotiv à mon actif (dire qu'il m'a fallut attendre 56 ans !!!) :
OSER DEMANDER ET PENSER UN PEU PLUS A MOI
Et cela marche, je suis une veinarde, car j'ai tous les soirs un petit moment de bien-être à la maison, un massage des pieds effectué par mon chéri pour éviter les engourdissements des orteils....
Concernant mon opération j'y reviendrai plus en détails dans les prochains chapitres, mais je ne pouvais pas clôre celui-ci sans aborder le sujet de ma cicatrice.
En ce moment, si l'on soulève les pansements, celle-ci ressemble à une grosse fermeture éclair qui part du sternum et descend jusqu'au pubis.
Mais quand je la vois, je me dis que j'ai réussi, et que même si elle ne disparaît pas complètement (ce qui est chose quasiment certaine), elle me rappellera toujours mon combat et m'encouragera dans mes prochaines victoires en me prouvant que rien n'est impossible.
