L comme LYME

Comme je l'ai abordé dans un précédent chapitre, avant que TOTORE ne vienne squatter mon organisme, une autre cochonnerie avait déjà emménagé dans mon système sanguin, sans y avoir elle non plus été invitée.
Une borréliose infectieuse, appelée maladie de LYME, qui se transmet à l'homme par la simple morsure d'une bestiole planquée dans la nature, un acarien suceur de sang.

Il y a une quizaine d'années, lors d'un dîner en extérieur, une TIQUE (c'est le nom de la petite bête vampire), a trouvé que mon mollet était un super terrain de jeu pour elle et y a laissé en souvenir de son passage, une large plaque rouge avec une auréole.
A cette époque, les informations d'alertes sur LYME n'existaient pas encore, et j'ai cru avoir été piquée par un taon sans y prêter plus d'attention qu'il n'en fallait.

Comment aurais-je pû me douter, que cette fois encore, la malchance venait de frapper, puisque ces insectes parasites ne sont pas tous porteurs de cette bactérie, et que piqûre ne veut pas forcément dire contamination.

Au fil du temps, les symptômes de la maladie sont apparus les uns après les autres, mais jamais les uns avec les autres, et malgré les analyses et les examens à répétition, il était impossible de mettre un nom sur mes différentes pathologies et de les relier entre elles.

LYME mériterait le César de la meilleure actrice, car c'est une incroyable comédienne, et il est très difficile de la diagnostiquer, surtout avec plusieurs années de présence et différents rôles imitant tout un tas d'autres maladies.

Après des périodes successives de migraines intenses, de confusions cérébrales faisant penser à Alzheimer, de dérangements abdominaux évoquant la maladie de Crohn, de neuropathies et paresthésies rappelant la sclérose en plaques, et de douleurs articulaires et musculaires, une prise de sang a finalement confirmé cette affection.

C'était je vous l'accorde plutôt pénible à vivre.
J'écris «C'ETAIT», car depuis le début de ma chimiothérapie, ma LYME semble avoir eu les chocottes du traitement et a fait ses cartons, emportant avec elle une grande partie de mes symptômes.
A moins qu'elle ne patiente sagement avant de pouvoir faire son come-back, cachée dans un ou plusieurs recoins ... avec elle il faut s'attendre à tout ...

L'essentiel étant que pour le moment elle me fiche la paix, car j'ignore si j'aurais été capable de supporter en plus des produits anti-cancéreux, les 21 jours d'antibiotiques injectés en perfusion dans les cuisses.
C'est le seul traitement connu à ce jour pour bloquer pendant un temps les douleurs et les pathologies, mais il m'aide beaucoup lorsque je commence à marcher à côté de mes pompes et que j'ai le cerveau et les neurones qui partent en exode.

Ces moments d'absence m'ont d'ailleurs valu quelques mésaventures qui aujourd'hui encore me font bien rire.
Que dire de la fois où ma fille cadette m'avait chargée de m'occuper de son poisson rouge pendant son absence, et qu'après en avoir nettoyé les parois et changé l'eau, j'ai reposé l'aquarium à sa place, mais en oubliant de remettre le pauvre NEMO dedans.
Celui-ci a dû se demander ce qui lui arrivait, lorsqu'il s'est retrouvé pendant trois jours dans la buanderie, à tourner en rond dans un seau en plastique, sans lumière du jour et avec le bruit de la machine à laver en fond sonore.
Heureusement il allait bien, il avait de quoi se nourrir car je l'avais transvasé dans le seau avec son eau sale, et il a d'ailleurs vécu encore quelques années après son aventure, sans visiblement m'en vouloir.
Quant à moi, avant de me rendre compte de mon oubli, j'ai tout de même durant plusieurs jours, donné à manger à un bocal vide !!!

Comment ne pas rire du jour où après avoir fait mes courses, au moment de mon passage en caisse, il manquait dans mon chariot ma crème dépilatoire pour le maillot et un lot de strings, et qu'à la place il y avait un kit anti crevaison pour vélo et une boite de boulons et d'écrous...
J'avais sans doute piqué le caddie de quelqu'un dans l'un des rayons, et j'espère dans ce cas ne pas être responsable du divorce du Monsieur qui a dû justifier auprès de Madame ses achats coquins, à moins que mon esprit «border line» de l'époque ne m'ait poussée à acheter de la colle et des rustines..

Seul souci, je n'avais pas de bicyclette à cette époque...

Cher destin, quand je dis : ça ne pourrait pas être pire, ce n'est pas un challenge. Merci !!

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