F comme FASHION

Lorsque l'on suit un traitement pour le cancer, on est parfois obligé de refaire une partie de sa garde robe, soit parce que l'on a perdu ou pris du poids, soit parce que les tenues que l'on possède ne sont pas adaptées après une opération.

Loin de moi, l'idée de vous donner dans ce chapitre les conseils mode d'une «Fashion Victime», je serais bien ennuyée, l'essentiel ayant toujours été pour moi de me sentir à l'aise dans mes vêtements, tout en restant coquette, mais sans pour autant embrasser la tendance.
Et je suis finalement bien heureuse aujourd'hui de posséder dans mon armoire toutes sortes de fringues différentes de la plus élégante à la plus décontractée.

Pour me rendre au centre anti-cancer dans lequel je suis soignée, j'ai 3 heures de trajet aller-retour en voiture, inutile donc de vous dire que j'ai ressorti mes tenues confortables.
Car rien n'est plus désagréable lorsque vous êtes assise, qu'un jean qui vous comprime le ventre et vous rentre dans les fesses, qu'un pull qui vous entrave le cou et dans lequel vous transpirez, ou une paire de chaussures pointues qui vous rappelle que vous auriez dû vous coupez les ongles des pieds il y a une semaine.

Mais je me prépare toujours comme si j'avais un rendez-vous important, rien n'est laissé au hasard, car confortable ne veut pas dire diforme et ce n'est pas parce que l'on est malade qu'il faut sortir de chez soi avec le gilet serpillère de Pierre du «Père Noël est une ordure», et des crocs à fourrure.

Pour mon opération, j'avais bouclé ma valise avec à l'intérieur des culottes assez larges en coton, des pyjamas amples, une paire de chaussons, des chaussettes en pilou-pilou, un châle plaid, un gilet à manches larges sans boutons, et à ma sortie tout était encore propre.
Je n'avais pas prévu la sonde urinaire m'obligeant à rester «cul-nu», les drains dans l'abdomen, la péridurale dans le dos empêchant les pyjamas et les bas de contension remplaçant les chaussettes.
Et surtout, j'avais oublié l'uniforme spécial hôpital, la fameuse chemise de nuit en coton, «THE BLOUSE», celle ouverte dans le dos et qui vous fait oublier votre dignité.
Je ne suis pas pudique, bienheureusement, car ci-dessous en image, ma petite mésaventure ...

Au fil des années j'ai appris que ce qui est important dans une robe, c'est la femme qui la porte.
Yves SAINT-LAURENT

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