O comme OPERATION
Si certains cancers sont opérables rapidement, sans avoir besoin de passer par la case chimiothérapie ou rayons, il n'en est pas de même pour le mien.
Une fois de plus, comme lorsque je joue au LOTO ou à l'EUROMILLION, j'ai coché le mauvais numéro....
Avec son stade 4, et plusieurs organes touchés, un gros nettoyage avec des séances de chimio s'imposait, avant de pouvoir envisager une laparotomie, une hystérectomie totale, une annexectomie bilatérale, une appendicectomie, et une omentectomie ainsi que l'exérèse de toute lésion visible.
Heureusement, les médecins et chirurgiens qui me suivent ont le décodeur pour ces termes médicaux incompréhensibles et barbares, qui me font finalement plus peur que «TOTORE».
Afin de vous évitez d'investir dans le dernier tome du «CANCER POUR LES NULS», voici le décryptage de l'ensemble des réjouissances qui m'attendaient :
- Opération à ventre ouvert avec ablation complète de l'appareil génital, de l'appendice, du tissus gras de l'abdomen et de toutes les lésions visibles mais pas vraiment sympathiques.
Des organes, qui à mon âge, ne me servent plus à grand chose, mais auprès desquels TOTORE pourrait trouver un accueil chaleureux.
Petite parenthèse amusante d'une patiente, avec la même approche de la maladie que moi, à qui j'expliquais mon opération et qui m'a dit non sans humour :
«Je suppose qu'à 56 ans vous ne voulez plus vous reproduire, alors tant qu'ils vous laissent «LA SALLE DE JEUX» ce n'est effectivement pas grave».
Bien consciente que cela ne présente que très peu d'intérêt pour vous, je ne vais pas vous raconter mon opération en détail, mais après mon rendez-vous avec l'anesthésiste et une consultation pré-opératoire avec ma chirurgienne, je dois vous dire que j'étais vraiment sereine et que je n'y allais pas à reculons.
Cependant, pour que cette intervention puisse être réalisée, il fallait que toutes les conditions soient réunies et que mes tissus internes ne soient pas abîmés, aux risques de me voir avaler mon bulletin de naissance sur la table d'opération.
Une coelioscopie exploratrice s'imposait donc et serait effectuée avant toute ouverture de mon abdomen.
Le jour «J», j'étais assez en forme, pas du tout angoissée et finalement très impatiente d'y aller pour savoir si j'avais bien pris soin de mon intérieur...
Mais dans mon esprit, il n'y avait pas de plan B, et ne pas me faire opérer n'était pas une option acceptable.
La pose d'une péridurale, pour m'éviter d'avoir à mon réveil l'impression d'un autobus me passant sur le ventre, et une anesthésie générale plus tard, je me réveillais entourée de machines aux lumières clignotantes.
Une vérification rapide avec la main, me confirmait que le compte était bon : large pansement le long du torse, nombreux drains, plusieurs tuyaux reliés à des appareils, tout était en place...
Mission réussie, je venais d'être opérée et de gagner ma première bataille.
Après un petit séjour en soins intensifs, auprès d'un personnel ultra compétent et attentif, je pouvais enfin relâcher la pression, et les médecins, infirmières, aides soignantes, du service de chirurgie dans lequel j'étais transférée deux jours plus tard, ont par leur dévouement et leur bienveillance, grandement contribué à ce lâcher-prise.
Je m'attendais à des suites post-opératoires désagréables et douloureuses, mais hormis des troubles du sommeil déjà décrits à la lettre «D», quelques nausées et vomissements, un transit plus que flemmard, et une envie obsessionnelle de boire un PERRIER citron bien frais (oui je sais c'est étrange), je n'ai quasiment pas souffert lors de mon séjour à l'hôpital.
Cette nouvelle expérience que je suis heureuse d'avoir vécue, car symbole d'une première victoire sur la maladie, me conforte à poursuivre mon combat et m'encourage pour supporter les nouvelles séances de chimiothérapie qui m'attendent.
