C comme CHIMIO
Petite piqûre de rappel :
La chimiothérapie (appelée aussi chimio) est l'un des traitements du cancer qui vise à éliminer les cellules cancéreuses quel que soit l'endroit où elles se trouvent dans le corps (y compris celles qui n'ont pas été repérées par les examens).
Elle agit soit en les détruisant, soit en les empêchant de se multiplier.
Les différents effets secondaires peuvent être les suivants :
Chute des cheveux
Nausées et vomissements
Diarrhées
Baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes
Lésions de la bouche
Sensations d'engourdissement et/ou de fourmillements dans les mains et/ou les pieds
Troubles cutanés, urticaire
Fragilisation des ongles
Douleurs musculaires et/ou articulaires
Troubles cardiaques
Réactions allergiques.
Avant d'avoir tiré le mauvais numéro avec mon cancer, une autre saloperie appelée maladie de LYME*, s'était invitée chez moi ou plutôt dans mes cellules.
Dix ans avec la démarche d'un PLAYMOBIL et aucun traitement pour soulager les différentes pathologies neurologiques, neuropathiques, les engourdissements (tiens j'ai déjà écrit cela plus haut), les douleurs musculaires et articulaires (tiens là aussi), et les allergies urticantes (tiens jamais deux sans trois...).
Comme dirait mon médecin traitant lorsqu'elle a appris mon cancer des ovaires sans tumeur visible :
«vous les maladies à la con vous les cumulez !!!».
Inutile donc de vous dire que LE TAXOL, LE CARBOPLATINE et L'AVASTIN (noms des produits formant ma chimio), sont les bienvenus, même avec leurs compositions à base de sel de platine, de toutes sortes de mélanges chimiques, de champignons et d'écorces d'if, (le truc si tu le manges dans ton jardin, tu meurs...).
Je ne dirais pas que je vais à mes séances de chimiothérapie avec plaisir, il ne faut pas verser dans l'exagération, mais je n'y vais pas non plus à reculons puisque j'y vais pour chercher mes médicaments.
Les miennes ont lieu sur une journée, toutes les 3 semaines.
Au centre anti-cancer où je suis suivie, la première chimio se déroule toujours dans une chambre VIP avec télé.
Mais j'avoue que même en compagnie de ma copine la perfusion (6 heures reliées par un tuyau, cela crée des liens...), je préfère les salons.
Il y en a plusieurs, des grands, des moyens, des petits, et ce sont tous des terrains propices aux rencontres, aux papotages et à l'étude de l'être humain.
On compare entre patients les traitements, les effets secondaires, les cancers (j'ai noté une majorité de cancers du sein et des poumons), on s'échange des recettes, des informations, des astuces.
Les comportements sont tous différents, il y a «les agressifs», «les fatigués», «les déprimés», «les réalistes», «les positifs», «les enjoués», «les plaintifs», «les résilients», «les résignés», «les je suis déjà mort».
Chacun gère sa maladie comme il le peut, avec ses propres armes.
Ma rencontre la plus sympathique est celle avec une adorable petite mamie atteinte d'un double cancer en récidive et qui en partant après une heure de discussion m'a dit la chose suivante :
«Vous êtes une belle personne, gentille et humaine, vous ne méritez pas ce qui vous arrive, et je dirai chaque soir un AVE MARIA pour vous».
Celle la plus désagréable est un échange avec une patiente à qui je demandais si elle avait appuyé sur le bouton d'appel car nos perfusions sonnaient en même temps et qui m'a répondu agressivement :
«Non et si je n'ai pas envie de le faire ce n'est pas votre problème».
La maladie engendre parfois des réactions incontrôlées, cette dame est peut être d'ordinaire très gentille et agréable, ou pas !!!
Alors, malgré les effets secondaires provoqués par chaque chimio, cela ne me semble pas une contrainte insurmontable.
Je fait sans doute partie de la catégorie des comportements «résilients».
* MA LYME s'est fait la malle dès qu'elle a vu mon traitement, et je peux de nouveau courir, faire le lotus, taper dans un ballon et même danser...